Guacamelee
Ça nous emmène où ?
Guacamelee est un jeu où se côtoient luchadors, cactus, pinatas, squelettes et poules voleuses. Bienvenue dans l’univers musclé et testostéroné de Guacamelee qui mêle références pop et imaginaire mexicain. Bienvenue à la frontière entre vie et la mort – la muerte avec l’accent bien caricatural qui va avec. Place au catch !
Le contexte
J’ai reçu ce jeu en cadeau en achetant ma carte mère (ou ma carte vidéo, je ne me souviens plus vraiment). Je ne m’y suis mis que quelques mois après l’avoir installé. J’ai mis environ un à deux mois pour en venir à bout ! Je ne l’ai pas encore fini à 100 % et je n’ai pas encore entamé le mode difficile. J’y ai joué sur clavier.
Le jeu
Guacamelee est un jeu qui mêle beat’em all et plateforme dans un monde qui se dévoile au fur et à mesure que l’on débloque de nouvelles capacités – un metroid-like dans le monde du catch ! Le principe est simple mais efficace. Classique mais rafraichissant. La difficulté est très bien dosée et alterne entre moments jouissifs et challenge appréciable. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est loin d’être un jeu décérébré, chaque mouvement est important et la stratégie doit être repensée régulièrement.
La maniabilité est à la fois très bien pensée et plutôt hasardeuse. Elle est assez hasardeuse sur clavier, le nombre de touche est assez important pour un jeu de plateforme / beat’em all de ce genre, ce qui rend la prise en main assez difficile. Pourtant, le jeu a été pensé pour que l’on puisse recommencer rapidement, pour que l’on puisse enchainer les prises avec fluidité et pour rendre les projections aisées. C’est très agréable sur clavier et ce doit être un véritable régal à la manette.
Le level-design est à mon sens perfectible. Parfait pour l’exploration et les rencontres ponctuelles, il reste assez pauvre dans les espaces ouverts (comme le désert). Je n’ai rencontré qu’un seul bug – dans la salle où l’on doit slalomer entre les plantes-épines sous forme de poule – un gentil glitch qui m’a fait passer au travers d’un mur.
L’œuvre
Commençons par évoquer la direction artistique aux petits oignons. Les couleurs et les formes sont magnifiques et en parfaite cohérence avec l’univers. Il réussit à sublimer les codes pop tout en les liant avec le folklore mexicain traditionnel. L’animation est très bien pensée, c’est fluide, c’est beau. L’humour est assez rafraichissant, les références pop sont omniprésentes et le second degré se mêle étrangement bien avec le sérieux qui pointe parfois derrière.
Il a beau se cacher derrière l’humour et le décalage, le jeu est quand même très empreint de sexisme… car non, il ne tourne pas en ridicule cet aspect de la culture des luchadors. On voit bien que le jeu peut faire preuve d’un humour grinçant par moment (l’enfer qui est une caricature d’entreprise capitaliste par exemple) et pourtant à aucun moment il n’évoque ou ne tourne en dérision le sexisme des luchadors. Le scénario caricatural n’est clairement pas au second degré au vu du twist final et de la tonalité attendrissante qui en ressort. Les femmes sont toutes des pin-ups évocatrices (sauf une vieille femme) et l’une des opposante est une féministe hystérique.
Je regrette notamment que les design des personnages soient tous semblables (il y avait pourtant matière à faire sur les costumes de squelettes) et que l’héroïne soit toujours appelée « Juan » dans les dialogues. Les luchadors sont toujours regardé avec une forme de bienveillance bro’. Bizarrement, on touche à tout sauf à ça, comme d’hab’…
Conclusion & notes
De nombreuses heures de plaisir, un délice pour les yeux, de l’humour et des références geek pour flatter notre égo. J’ai cru que la durée de vie serait un des défauts du jeu mais j’ai mis 16 heures à terminer le mode solo en normal, ce qui est somme toute honorable pour un jeu de ce prix. La durée de vie est augmentée par les challenges, par le mode 2 joueurs, par le mode difficile… ça reste plus que correct à mes yeux. Reste ce point noir du sexisme, c’est un peu dommage…